Un autre jour qui passe, un autre 30 millions $ de perdu!
Le gouvernement du Canada a de nouveau reporté la réouverture de la frontière terrestre canado-américaine jusqu’au 21 juillet au moins, date à laquelle 487 jours se seront écoulés depuis la dernière fois que les voyages terrestres non essentiels ont été autorisés entre les deux pays. De nombreux politiciens américains étaient fortement en désaccord avec cette dernière prolongation, la décrivant comme « trop prudente, sans fondement scientifique et peu claire ». Ils n’ont pas tort.
En effet, il y a eu beaucoup de confusion – et aujourd’hui de frustration – autour de cette question. Auparavant, le gouvernement Trudeau avait déclaré qu’il envisagerait de rouvrir les frontières une fois que 75 % des Canadiens auraient reçu une dose d’un vaccin COVID-19 et que 20 % auraient été complètement vaccinés. Ce seuil a été atteint quelques jours avant que la précédente période d’interdiction de 30 jours n’expire le 21 juin, mais il n’y a pas eu de grande réouverture. Au lieu de cela, une nouvelle règle d’or a été mise en place : au moins 75 % des Canadiens doivent recevoir une double dose avant que le Canada n’envisage de lever ses restrictions frontalières. Compte tenu du rythme actuel de vaccination et de la cadence des livraisons de vaccins, ce nouveau seuil pourrait ne pas être atteint avant le début du mois de septembre.
En plus d’être trop prudent, le maintien des restrictions de voyages non essentiels coûte cher aux Canadiens. Chaque année, nos voisins du sud effectuent 24 millions de voyages au Canada, dont près de 70 % par les frontières terrestres. Ainsi, pour chaque jour où la frontière canado-américaine reste fermée, nous sommes privés de dizaines de milliers de voyageurs fréquentant nos commerces. En effet, ces touristes contribuent à soutenir les 1,9 million d’emplois dans les industries dépendantes du tourisme au Canada.
De plus, les vacanciers américains dépensent pas moins de 11,3 milliards de dollars chaque année lorsqu’ils visitent notre pays. Le Canada risque ainsi de perdre jusqu’à 30,8 millions de dollars pour chaque jour où la frontière reste fermée, soit plus de 2 milliards de dollars du 21 juin à la fin du mois d’août. Les revenus du gouvernement souffriront également, de 31,36 $ pour chaque 100 $ non dépensé par les visiteurs américains.
Si la fermeture de la frontière l’année dernière a pu être justifiée en raison de nos connaissances scientifiques à l’époque, et peut même avoir fourni une couche supplémentaire de protection contre le virus, nous devons maintenant réévaluer la nécessité des restrictions toujours en place. Le gouvernement doit établir un plan clair pour la réouverture de la frontière canado-américaine et s’y tenir. Avec plus de 75 % des Canadiens ayant reçu au moins une dose et 53 % des Américains admissibles entièrement vaccinés, les risques diminuent chaque jour. Et notre patience aussi.