Permettre de nouveaux modèles agricoles
La hausse de prix des terres agricoles et les difficultés qu’elle pose à la relève reviennent fréquemment dans l’actualité médiatique québécoise. Prenant acte de la situation, le gouvernement du Québec a déposé le projet de loi 103, dont l’un des objectifs est de faciliter l’acquisition d’une terre agricole par la relève en autorisant le morcellement des grandes terres en petits lopins de quelques hectares. Une telle mesure permettrait l’émergence de nouveaux types de production agricole et rendrait possible une saine concurrence avec le modèle d’affaires déjà établi des terres agricoles de plus grande superficie.
Cette nouvelle façon de faire plus abordable pour les nouveaux propriétaires encourage une proximité entre le producteur et le consommateur. L’Union Paysanne considère d’ailleurs que ce projet de loi est nécessaire pour permettre à un type de production agricole « petite surface » de prendre de l’ampleur. Il va sans dire qu’une plus grande concurrence par l’avènement de nouvelles façons de faire est une bonne chose pour l’écosystème entrepreneurial québécois du secteur agricole, offrant plus de choix aux consommateurs.
Sans grande surprise, l’Union des producteurs agricoles (UPA) s’est portée à la défense de ses membres et de leur modèle d’affaires industriel de grandes surfaces, évoquant l’arrivée possible de promoteurs immobiliers sur les terres agricoles, même si la primauté du commissaire de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) est maintenue. Cette prise de position nuit directement à l’entrée sur le marché de nouveaux agriculteurs propriétaires et à la saine concurrence.
La question n’est pas de déterminer si les petites entreprises sont préférables aux grandes. Il s’agit plutôt de laisser les consommateurs prendre leurs propres décisions. La réglementation devrait toujours être conçue pour favoriser la créativité des entrepreneurs et la concrétisation des idées innovantes pour favoriser une économie plus prospère. Il en résulterait une plus grande offre de produits qui répondrait davantage aux besoins variés des consommateurs.