La croissance économique : un moyen efficace pour réduire les inégalités
Lors du débat des chefs du lundi 7 octobre, il a été question des inégalités économiques. Pour ce problème, les candidats pourraient s’inspirer de l’exemple américain. L’économiste Joseph Stiglitz qui vient de publier « Peuple, pouvoir & profits » et qui est partisan du « Green new deal », appelle à ne pas suivre le modèle économique américain qu’il accuse d’être générateur d’inégalités. Un raisonnement repris par bon nombre de politiciens québécois et canadiens, surtout en période électorale. Pourtant l’actualité économique des États-Unis contredit ce discours.
Décrit comme le « président des riches » par bon nombre de ses opposants, la présidence de Donald Trump voit pourtant une augmentation des salaires chez les travailleurs à faible et moyen salaires selon les dernières données du Census Bureau américain. L’éditorial du Wall Street Journal du 20 septembre 2019 dresse, à cet effet, un bilan positif de la situation économique actuelle des États-Unis avec un marché de l’emploi florissant et une hausse des salaires inégalée en dix ans. Cette réussite doit permettre la réflexion.
Les populations désavantagées : les gagnantes de la croissance économique américaine
Contrairement à ce que répètent en boucle les démocrates et l’intelligentsia québécoise, la classe moyenne américaine ne s’appauvrit pas. En fait, elle devient de plus en plus riche et rejoint les catégories à hauts revenus. Le revenu des classes moyennes croît plus fortement sous la présidence Trump (6,8%) que sous celle de Bush Jr (0,7%) et d’Obama (1,7%). En 2018, moins de 30% des ménages gagnaient entre 50 000 et 100 000 dollars (c’est-à-dire la classe moyenne). Néanmoins, la proportion des foyers ayant moins de 50 000 dollars par an est passée en 2018 en dessous de la barre des 40% pour la première fois depuis la création du Census en 1967. Parallèlement, les foyers ayant plus de 100 000 dollars par an dépassent 30%. Ainsi la population américaine devient de plus en plus riche.
L’ironie est que les populations avantagées par les Trumponomics sont celles qui tendent à voter davantage pour le parti Démocrate. Selon les données communiquées par le Wall Street Journal, les minorités sont les grandes gagnantes de cette croissance économique. En effet, le revenu médian réel des ménages dirigés par une femme sans conjoint a fait un bond de 7,6 % l’an dernier. Le taux de pauvreté des ménages dirigés par une femme a diminué de 2,7 % pour les Noirs, de 4 % pour les Hispaniques et de 7,1 % pour leurs enfants. De même, le taux de chômage des femmes noires est tombé à un niveau bas historique de 4,4 % et celui des femmes hispaniques à 4,2 %.
Les milléniaux américains profitent eux aussi de cette croissance. Les 15/24 ans, sensibles aux idées socialistes et constituant un électorat attiré par les propositions de Bernie Sanders, voient aussi leurs niveaux de vie s’améliorer avec une hausse de leurs revenus de 9%.
Ainsi si les gauches québécoises et canadiennes veulent vraiment aider les populations vulnérables et réduire les inégalités, elles auraient tout intérêt à promouvoir la croissance plutôt que déployer des réglementations qui bloquent celle-ci et retombent ainsi sur les travailleurs pauvres.
La clé du succès : laissons faire les individus
A bien des égards, la raison du succès américain est simple à comprendre. L’accent a été mis sur les possibilités économiques et la mobilité des revenus plutôt que sur la redistribution des revenus. La hausse des impôts, les réglementations contribuent à ralentir la croissance et à accroître les inégalités. Au contraire, les baisses d’impôts et les déréglementations de l’administration Trump sont des mesures qui portent leurs fruits. Accélérer la croissance et la création d’emplois obligent ainsi les employeurs à se faire concurrence sur le marché de l’embauche et profitent ainsi aux employés et demandeurs d’emplois. Dans une telle situation peut-on encore dire que la réduction des impôts ne profite qu’aux riches ? Bien sûr, tout n’est pas parfait et la guerre commerciale fragilise les effets de la croissance américaine et touche particulièrement le secteur industriel. Mais les méfaits du protectionnisme américain confirment que les entraves au marché libre sont néfastes.
Finalement, plutôt que de vouloir réduire le nombre de riches à travers les impôts et les réglementations, laissons les individus devenir eux-mêmes riches en leur offrant un contexte économique favorable basé sur la liberté.
Michel Kelly-Gagnon est président et directeur général de l’IEDM, Alexandre Massaux est chercheur associé à l’IEDM. Ils signent ce texte à titre personnel.