Pas de liberté de presse sans liberté économique!
Montréal, le 3 mai 2018 – À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, une publication lancée aujourd’hui par l’IEDM montre que cette liberté est intimement liée au degré de liberté économique qui prévaut dans un pays.
L’an dernier, 65 journalistes ont perdu la vie en exerçant leur métier, et la liberté de presse est en recul dans plusieurs pays, selon Reporters sans Frontières. Or, les pays qui disposent d’un haut degré de liberté économique (liberté de se lancer en affaires, respect du droit de propriété, ouverture au commerce international, etc.) sont en général ceux où la liberté de la presse est la plus grande.
« Même si la liberté économique ne garantit pas à elle seule la liberté de presse, elle n’en demeure pas moins une condition indispensable pour son apparition », souligne Patrick Déry, analyste en politiques publiques à l’IEDM et coauteur de la publication. « Des exceptions comme Singapour ou Hong Kong montrent qu’un degré élevé de liberté économique peut être accompagné d’une faible liberté de la presse. Cependant, l’inverse n’est pas vrai : on n’a jamais observé de cas de sociétés démocratiques et respectant les droits individuels sans qu’il y ait un minimum de liberté économique. »
Les données colligées dans le cadre de l’étude révèlent que dans les pays d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord, par exemple, où la liberté économique est grande, la liberté de presse est également importante. « Un peu plus des deux tiers des pays les plus libres sur le plan économique sont considérés comme présentant un haut degré de liberté de la presse. Pour les pays les moins libres, cette proportion est de zéro! », précise Kevin Brookes, analyste en politiques publiques à l’IEDM et coauteur de la publication.
Ainsi, sans surprise, des pays comme le Venezuela, la Bolivie, l’Argentine ou l’Algérie ont aussi une presse moins libre. « En contrôlant et en réglementant davantage leur économie, les gouvernements de ces pays ont contribué à réduire fortement la liberté de la presse », note Kevin Brookes.
« Dans une véritable économie de marché, un ardent défenseur du socialisme, par exemple, aura toujours la possibilité de trouver des donateurs, des investisseurs et des clients pour financer la diffusion de ses opinions. En revanche, dans une économie contrôlée par le gouvernement, les opinions divergentes auront plus de difficulté à trouver leur chemin en raison des obstacles bureaucratiques, de la difficulté à trouver du financement ou même de la censure », observe Patrick Déry.
« Les endroits présentant un haut degré de liberté économique sont ceux où il y a moins de journalistes attaqués, le moins de lois et réglementations imposées aux médias et le moins de pressions politiques pour contrôler leur contenu. La liberté économique constitue donc une piste intéressante de réformes, car elle favorise la prospérité en même temps que l’amélioration de caractéristiques non économiques, au premier chef la liberté de presse », résume Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’IEDM.
La Note économique intitulée « La liberté économique favorise la liberté de presse » est signée par Patrick Déry et Kevin Brookes, analystes en politiques publiques à l’IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
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L’IEDM est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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Demandes d’entrevues : Pascale Déry, Vice-présidente, Communications et développement, IEDM. Tél. : 514-273-0969 p. 2233 / Cell. 514-502-6757 / courriel : pdery@iedm.org