Des idées pour favoriser l’entrepreneuriat au Canada
Montréal, le 19 septembre 2017 – Le Canada est une terre fertile pour l’entrepreneuriat, mais de nombreuses opportunités demeurent inexploitées en raison de politiques publiques malavisées, montre un Cahier de recherche publié aujourd’hui par l’IEDM.
Au classement 2017 de Doing Business de La Banque mondiale, par exemple, qui mesure la qualité et l’efficience du cadre réglementaire, le Canada est 22e au classement général sur 190 pays, et au 2e rang pour la création d’entreprises. Par contre, il se classe 46e pour le commerce transfrontalier et 112e pour le respect des contrats.
Le Québec fait piètre figure si on le compare aux autres provinces. « Les statistiques les plus récentes montrent qu’il présente constamment le taux d’entrée d’entreprises le plus bas tandis que l’Alberta obtient systématiquement un des plus élevés », explique Mathieu Bédard, économiste à l’IEDM et coauteur de la publication.
Ce Cahier présente la perspective de l’école autrichienne d’économie sur l’entrepreneuriat. Il s’agit d’une approche originale, qui replace l’entrepreneur au centre de l’activité économique comme agent de changement, par rapport à l’approche néoclassique enseignée dans nos universités, dans laquelle l’entrepreneur a un rôle plutôt effacé.
« Selon cette école de pensée, les politiques interventionnistes nuisent à l’entrepreneuriat et il vaut mieux éliminer des politiques nuisibles que d’en créer de nouvelles. C’est ce dont les entrepreneurs ont besoin. Malheureusement, les politiciens font souvent le contraire », explique le réputé professeur Peter Boettke, de l’université George Mason, une des principales figures contemporaines de l’école autrichienne et coauteur de cette publication.
L’impôt élevé sur le revenu des particuliers est un exemple de politique nuisible. En effet, au Québec le taux maximal combiné d’imposition (fédéral et provincial) sur le revenu atteint 53,3 %. La Nouvelle-Écosse arrive au premier rang parmi les provinces avec un taux d’imposition combiné de 54 %. Aux États-Unis, les taux marginaux sont non seulement plus bas mais s’appliquent à des revenus beaucoup plus élevés.
« Avec une taxation élevée, les entrepreneurs sont moins capables de financer leurs entreprises, non seulement parce qu’ils amassent moins de richesse mais aussi parce qu’il est généralement plus difficile de convaincre des investisseurs, soutient M. Bédard ». « On peut donc s’attendre à ce qu’il y ait moins d’entrepreneuriat. »
La taxe sur le gain en capital, le manque de flexibilité d’embauche et de congédiement, ainsi que les subventions aux entreprises sont aussi des politiques freinant l’entrepreneuriat au Canada. Les monopoles légaux, comme ceux de l’alcool, du jeu ou de l’électricité par exemple, freinent également le dynamisme de l’économie puisqu’ils ne sont pas soumis au jeu de la concurrence et ont peu d’incitation à innover. La réglementation des métiers et les barrières interprovinciales ont également pour effet de brimer l’entrepreneuriat.
« Les politiciens, même en étant bien intentionnés, nuisent aux entrepreneurs lorsqu’ils choisissent d’intervenir dans le marché à coups de programmes et de réglementations. Une approche plus porteuse serait de revoir les politiques qui découragent l’entrepreneuriat et de laisser les entrepreneurs réussir ou échouer. C’est de cette façon qu’une économie crée de la richesse, c’est-à-dire en s’assurant que les entrepreneurs et les investisseurs concentrent leurs efforts sur des activités productives à valeur ajoutée qui répondent à des besoins réels des consommateurs », conclut Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’IEDM.
Le Cahier de recherche intitulé « Comment encourager l’entrepreneuriat au Canada : les enseignements de l’école autrichienne d’économie » est signé par Mathieu Bédard, économiste à l’IEDM, et Peter J. Boettke, professeur d’économie et de philosophie à l’Université George Mason. Cette publication est disponible sur notre site.
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L’IEDM est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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Demandes d’entrevues : Pascale Déry, Vice-présidente, Communications et développement, IEDM / Tél. : 514-273-0969 p. 2233 / Cell. : 514-502-6757 / courriel : pdery@iedm.org