Abolition des commissions scolaires : l’occasion ratée du gouvernement
Montréal, le jeudi 25 août 2016 – Alors que la rentrée scolaire s’amorce partout au Québec, les élèves et les écoles doivent toujours composer avec les commissions scolaires, une structure bureaucratique qui les empêche d’atteindre leur plein potentiel, montre un Point publié aujourd’hui par l’IEDM.
Le nouveau ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, rate une opportunité d’abolir cette structure, alors que le gouvernement avait déjà ouvert la voie à une telle réforme et que le ministre lui-même a longtemps défendue l’idée, explique Youri Chassin, économiste à l’IEDM et auteur du Point.
« Le ministre a décidé de laisser tomber les modifications de structures pour plutôt se concentrer sur la réussite scolaire. Or, abolir les commissions scolaires et confier plus d’autonomie et de responsabilités aux écoles peut justement permettre une meilleure réussite des élèves, comme de nombreuses études l’ont démontré », soutient l’auteur.
Rappelons qu’aux élections scolaires de 2014, seulement 5,5 % de Québécois ont voté, alors que plus de 40 % des élus scolaires sont désignés sans opposition et sans élection. Un tel niveau de participation illustre le manque de légitimité et de pertinence de cette institution.
La publication montre que les services fournis par les commissions scolaires, comme la gestion des employés des écoles, le support pédagogique ou le transport scolaire, peuvent être pris en charge par des écoles autonomes, comme en témoignent 342 écoles privées au Québec qui ne relèvent d’aucune commission scolaire et qui s’acquittent de ces tâches.
« En l’absence de commissions scolaires, les écoles sont libres d’utiliser le matériel éducatif qu’elles jugent le plus approprié pour leurs élèves, de gérer leurs propres ressources pour les besoins des enfants et de se regrouper si elles le souhaitent pour des achats ou des contrats externes », explique Youri Chassin. « Idéalement, les parents devraient aussi pouvoir déplacer leur enfant dans une école voisine selon leur volonté, avec le financement public qui “suivrait” l’enfant. »
La liberté de choix accordée tant aux écoles qu’aux parents entraîne de meilleurs résultats scolaires pour les élèves, tel que le documente une vaste littérature scientifique. Les commissions scolaires, en brimant cette autonomie, peuvent prévenir la pleine matérialisation de ces avantages, souligne la publication.
« Certaines commissions scolaires font les manchettes à cause de dépenses discutables, mais le vrai scandale n’est pas financier », soutient M. Chassin. « Il réside dans le fait qu’on nuit à l’atteinte du plein potentiel des écoles et des élèves. Le gouvernement rate actuellement une belle opportunité d’aider les écoles en leur donnant plus d’autonomie et de responsabilité. »
Le Point intitulé « Abolir les commissions scolaires pour favoriser la réussite des élèves » a été rédigé par Youri Chassin, économiste et directeur de la recherche à l’IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
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L’IEDM est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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