Attrition des sièges sociaux au Québec : quand l’herbe est plus verte ailleurs
Le gouvernement et quelques commentateurs continuent de s’alarmer du phénomène d’émigration des sièges sociaux au Québec. A l’ère du télétravail, ce combat peut paraitre d’arrière-garde, mais il s’agit en réalité du symptôme d’un mal profond : le manque d’attrait du Québec pour les investisseurs qui trouvent que l’herbe est plus verte ailleurs.
Au lieu de faire appel au patriotisme des actionnaires, le gouvernement pourrait appliquer une recette éprouvée mondialement pour attirer et maintenir les sièges sociaux : alléger le fardeau administratif, réglementaire et fiscal des entreprises d’un côté, et réduire le coût du travail de l’autre.
Le fait que la Fédération Canadienne de l’Entreprise Indépendante (FCEI) présente pour la 11ème année consécutive une semaine de sensibilisation à la paperasserie démontre que cet élément rédhibitoire n’est pas suffisamment pris au sérieux par les autorités qui en sont responsables. Faudra-t-il attendre la 20ème édition pour agir ?
Les sièges sociaux sont généralement occupés par les salariés les mieux rémunérés de l’entreprise. L’impôt progressif sur le revenu et des charges sociales supérieures créent une incitation à s’installer sous des cieux fiscaux plus cléments.
Si le gouvernement veut cultiver le jardin québécois, il doit arracher les mauvaises herbes administratives et règlementaires et empêcher la chèvre fiscale de dévorer le potager.