Les entrepreneurs vont sauver le système de santé, pas les politiciens
Marc Lacroix a fait la une du Journal de Montréal le 31 janvier dernier. Les Cliniques médicales Lacroix comptent déjà sept établissements à Québec, Montréal et Laval. Et Marc Lacroix, un entrepreneur dans l’âme, veut poursuivre l’expansion de ses cliniques, où ses patients obtiennent une denrée rare en santé : un accès et du temps avec leur médecin.
Je l’ai rencontré à quelques reprises dans le passé et je suis bien heureux de le voir parler de cette manière de ses ambitions. Ce sont les entrepreneurs comme lui qui, de plus en plus, vont soigner les Québécois, pas le gouvernement. Pourquoi? Parce que, puisque les patients qui vont dans les cliniques privées sont une source de revenus pour le médecin et le propriétaire de la clinique, le médecin veut donc bien faire et offre un bon service. Il attire et conserve sa clientèle en offrant un bon service dans un environnement agréable.
À l’opposé, les patients dans les hôpitaux sont une dépense pour le gouvernement, donc un fardeau, et non des clients. C’est pour cela qu’on attend de longues heures dans les urgences : le gouvernement rationne les soins dans l’espoir de garder le coût le plus bas possible, alors que dans les cliniques privées, on offre un bon service pour attirer davantage de patients.
Les bienfaits de la concurrence
Dans le marché des cliniques privées, la concurrence joue un rôle très positif. Les clients peuvent choisir leur clinique, ce qui pousse les entrepreneurs à offrir de bons services à des prix compétitifs et à être attentifs aux besoins des clients. Certaines cliniques offrent du café et des biscuits pendant l’attente. Est-ce que quelqu’un s’est déjà fait offrir un café en attendant à l’hôpital par la réceptionniste? J’en doute fort!
Au Québec, les soins hospitaliers offerts par l’État sont monopolistiques : cela veut dire qu’aucune concurrence ne peut les forcer à s’améliorer. Tous les hôpitaux sont gérés par l’État. Il n’y a même pas de concurrence d’hôpitaux gérés par l’entreprise privée, mais financés par le public, comme ça se fait pourtant en Suède et ailleurs. Non, rien d’autre que le « tout au public ».
Même le gouvernement va au privé!
C’est quand même ironique d’entendre le ministre de la Santé dire qu’il pourrait intervenir s’il juge que le nombre de médecins dans le privé est trop élevé. Le gouvernement lui-même, comme le disait le Dr Luc Bessette dans une vidéo que j’ai réalisée, est le plus grand consommateur de médecine privée au Québec, via la CSST et la SAAQ. Ces deux assureurs ont compris depuis longtemps que s’ils allaient au public… ils attendraient beaucoup trop longtemps! Ce qui finirait par coûter plus cher en indemnités pour leurs employés. Incroyable, quand même!
Tant et aussi longtemps que le monopole actuel va persister, les problèmes que nous connaissons actuellement ne se régleront pas. Même si on tente réforme bureaucratique après réforme bureaucratique, comme on le fait depuis des années.
Ce sont les Marc Lacroix de ce monde qui vont soigner les Québécois dans l’avenir et qui vont sauver le système de santé. Pas Gaétan Barrette, ni les autres ministres qui vont continuer d’appliquer la même vieille recette inefficace.
Jasmin Guénette est vice-président aux opérations de l’Institut économique de Montréal. Il signe ce texte à titre personnel.
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