La compétitivité du secteur forestier menacée par le nouveau régime forestier
Montréal, le 27 octobre 2016 – Le 31 octobre prochain, alors que se tiendra le Forum Innovation Bois, le gouvernement québécois annoncera des recommandations, probablement accompagnées de nouveaux programmes, pour favoriser l’innovation et l’investissement dans le secteur forestier. Pourtant, c’est le gouvernement lui-même qui est en grande partie responsable du manque d’investissement dans cette industrie et devrait revoir ses pratiques avant d’annoncer de nouvelles mesures, soutient un Cahier de recherche publié aujourd’hui par l’IEDM.
En particulier, la tendance à la centralisation, qui caractérise les réformes du régime forestier depuis trop longtemps, devrait être renversée pour permettre une plus grande latitude aux exploitants sur le terrain.
La mise en œuvre du nouveau régime forestier en 2013 a en effet bouleversé le secteur forestier. Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs s’est approprié la quasi-totalité des responsabilités, notamment l’élaboration des plans d’aménagement forestiers. L’ajout de nouvelles structures administratives est aussi venu complexifier la planification des activités des entreprises forestières qui ne font maintenant que suivre les directives du ministère.
« Le manque de transparence et de considérations économiques du ministère dans l’élaboration de ces plans impose des délais et dépenses supplémentaires qui augmentent les frais d'exploitation pour les entreprises », souligne Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques à l’IEDM et auteur de la publication. « Essentiellement, la rentabilité des usines dépend aujourd’hui, en grande partie, du travail des fonctionnaires. »
La vision court-termiste qui qualifie ce nouveau régime est également incompatible avec l’idée de favoriser l’innovation et l’investissement dans le secteur. « Avant, les volumes de bois étaient attribués sur une période de 25 ans, comparativement à 5 ans ou moins sous le nouveau régime, selon la volonté du ministre. Cela rend l’approvisionnement difficilement prévisible et exacerbe le risque lié aux investissements et à l’embauche de la main-d’œuvre », explique Alexandre Moreau.
« Pour permettre à l’industrie d’innover et de demeurer compétitive sur la scène internationale, il est essentiel que le régime forestier québécois garantisse un approvisionnement en bois stable et prévisible aux entreprises. Des réformes en ce sens permettraient de soutenir les 60 000 emplois du secteur forestier et les 264 municipalités qui en dépendent fortement et qui peinent à se remettre de la crise économique », affirme Jasmin Guénette, vice-président à l’IEDM.
La publication fait également un retour historique pour mettre en lumière certains éléments positifs des régimes forestiers antérieurs. Il déboulonne aussi des mythes qui ont justifié une plus grande implication du gouvernement dans la gestion des forêts publiques.
Le Cahier de recherche intitulé Les régimes forestiers du Québec : des leçons à tirer pour renouer avec la prospérité est signé par Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques à l’IEDM, avec la collaboration de Jasmin Guénette, vice-président de l’IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
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L’IEDM est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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