Noces d’or du métro de Montréal : c’est le temps de divorcer d’un vieux modèle
Montréal, le 14 octobre 2016 – La Société de Transport de Montréal fait souvent les manchettes pour des pannes dans le métro ou encore pour sa mauvaise gestion. À l’occasion du 50e anniversaire du métro, l’IEDM publie aujourd’hui une Note économique qui montre que ces problèmes ne sont pas anecdotiques. La STM a une longue feuille de route d’inefficacité et ce sont tous les contribuables québécois qui en payent la note.
Depuis le lancement du système de métro montréalais en 1966, les coûts totaux par kilomètre parcouru de la société publique de transport à Montréal, ajustés pour l’inflation, ont grimpé de 163 %. Cette hausse des coûts n’a pas été accompagnée d’une amélioration de la fiabilité du service. De 1983 à 2015, les retards majeurs signalés dans le service du métro sont passés de 6,3 par million de kilomètres parcourus à 12,2.
Avant la prise en charge du transport collectif par la Ville de Montréal, ce service était exploité par un monopole privé réglementé. Ce dernier avait d’ailleurs mieux réussi à contrôler ses coûts tout en étendant ses services. En effet, les coûts par kilomètre parcouru ont diminué de 17 % entre 1933 et 1950 tandis que la distance parcourue avait augmenté de 61 %.
« À défaut de concurrence, très peu de raisons inciteront un monopole à améliorer sa performance, surtout s’il est copieusement subventionné », déclare Germain Belzile, chercheur associé senior à l’IEDM et coauteur de la publication.
Ailleurs dans le monde, de nombreux gouvernements ont soit privatisé leur système de transport, soit délégué des pans de leurs activités à des entreprises privées. À Londres, de telles réformes ont fait baisser de 28 % les coûts d’exploitation par véhicule-kilomètre, entre 1985-1986 et 2008-2009. Aux États-Unis, la privatisation complète a réduit jusqu’à 70 % les coûts d’exploitation par kilomètre dans certaines agences de transport.
« Ces solutions de rechange axées sur la participation du secteur privé poussent les entreprises à mieux contrôler leurs coûts, à accroître leur efficacité et à répondre plus adéquatement aux besoins des usagers », souligne Germain Belzile.
Comme piste de solution, les auteurs suggèrent que Montréal mette en place un régime de soumissions concurrentielles pour divers services et que la Ville permette à des entreprises privées de les offrir. Le service d’autobus serait un point de départ idéal, car on pourrait s’inspirer des expériences étrangères concluantes comme celle de Londres.
« Les contribuables montréalais et québécois versent à la STM 659 millions de dollars par année. La STM reçoit aussi une autre somme de 744 millions de dollars en subventions aux fins de son budget d’investissement », ajoute Vincent Geloso, chercheur associé à l’IEDM et coauteur de la Note. « Les contribuables sont en droit d’exiger des élus qu’ils fassent preuve d’ouverture face aux modèles implantés dans d’autres pays qui ont connu du succès. »
La Note économique intitulée « Le transport en commun au tournant de la privatisation », est signée par Germain Belzile, chercheur associé senior à l’IEDM, et Vincent Geloso, chercheur associé à l’IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
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L’IEDM est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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Demandes d’entrevues : Pascale Déry, conseillère principale, Communications, Département des interventions liées à l’actualité/ Tél. : 514-502-6757 / courriel : pdery@iedm.org