« Supercliniques » ou « Super GMF »: plus ça change plus c’est pareil
Montréal, le 27 avril 2016 – En annonçant l'implantation de 50 « supercliniques » de médecins au Québec d’ici la fin 2018, le gouvernement continue d'imposer des solutions bureaucratiques centralisées plutôt que de laisser une chance aux solutions innovantes qui émergent d’elles-mêmes dans le domaine de la santé.
« Cette annonce représente une énième réforme bureaucratique. On continue avec la même recette qui échoue année après année », dit Youri Chassin, directeur de la recherche à l'IEDM. « Après les CLSC dans les années 1970, les Groupe de médecine de famille (GMF) dans les années 2000, voici aujourd'hui les "Super GMF". Est-ce la réponse tant attendue au désengorgement des urgences? L'histoire nous suggère de demeurer sceptique, car il s'agit de la même vieille façon de faire. »
La question des coûts est la grande absente de cette annonce. Une récente publication de l'IEDM montrait pourtant qu'une infirmière praticienne spécialisée en soins de première ligne par exemple, pouvant notamment poser des diagnostics et prescrire certains médicaments, coûte au système de santé environ trois fois moins qu’un médecin omnipraticien.
Des projets impliquant ces infirmières praticiennes voient le jour dans le secteur privé depuis un an. Il y a aussi des cliniques médicales privées qui se développent et répondent aux besoins sans que le ministère ne leur dicte leur moindre fait et geste.
« Demandez-vous pourquoi on n’a jamais vu le ministre Barrette s’obstiner publiquement avec les dentistes sur leurs heures d’ouverture », déclare Youri Chassin. « Ce sont des exemples qui démontrent les succès des initiatives privées en santé, par opposition à l’incapacité du monopole public à faire preuve de flexibilité et d’efficacité pour répondre aux besoins des citoyens ».
D'ailleurs, les critiques déjà formulées envers le projet des super-cliniques par la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec ainsi que par certains syndicats laissent croire que les intérêts des patients québécois risquent encore une fois de passer après celui des groupes corporatistes.
« Des éventuelles réformes du système de santé au Québec, si elles sont sérieuses, devront faire plus de place à l'entrepreneuriat, à la libre concurrence et au choix des patients », ajoute Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l'IEDM. « Il faut cesser de se contenter de faire réforme bureaucratique par-dessus réforme bureaucratique comme on le fait depuis 25 à 30 ans, où on change le nom des acronymes, on brasse les structures, mais en fin de compte le système est encore plus centralisé, et les résultats se font toujours attendre. »
Enfin, rappelons que dans sa plateforme électorale, le Parti libéral du Québec s’est engagé à diminuer la lourdeur bureaucratique du réseau de la santé et des services sociaux.
La Note économique récente intitulée « Cliniques de superinfirmières : une solution flexible pour un meilleur accès aux soins de santé » est disponible sur notre site.
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L’IEDM est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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