Les efforts portent leurs fruits
Réunis lors d’une importante conférence à Chicago il y a quelques semaines, plus de 25 000 médecins et chercheurs du monde entier ont pu assister à la présentation de plusieurs nouvelles percées dans les thérapies ciblées, lesquelles occuperont bientôt une place de premier plan dans la lutte contre le cancer.
Il faut célébrer ces avancées qui permettront aux médecins de prescrire à l’avenir de plus en plus de médicaments sur mesure qui tiennent compte du profil génétique des patients.
Ces innovations sont le résultat des efforts combinés des chercheurs du milieu universitaire et de ceux de l’industrie menés depuis plusieurs années. Le nombre de médicaments oncologiques novateurs développés de 1990 à 2009 a été près de trois fois supérieur au nombre lancé de 1970 à 1989. En quelques années, on est passé d’un effort modeste principalement financé par les fonds publics à une véritable armada d’initiatives impliquant des milliers d’entreprises et des centaines de milliards de dollars d’investissements privés.
Les efforts commencent à porter leurs fruits. Depuis le début des années 1990, le taux de mortalité par cancer, ajusté selon l’âge, est en baisse dans les pays développés et dans une grande partie du reste du monde.
L’économiste Frank Lichtenberg de l’Université Columbia s’est récemment penché sur la relation qui existe entre l’innovation pharmaceutique et les taux de mortalité pour environ 60 types de cancer. Pour la période 1990-2009, il a constaté que l’usage de nouveaux médicaments était responsable de près de 60 % de la baisse observée des taux de mortalité des cancers.
Les avancées les plus remarquables ont sans doute été réalisées pour les cancers affectant les enfants. Depuis le début des années 1970, les taux de mortalité pour ces types de cancer ont diminué en moyenne de 3 % par année au Canada, aux États-Unis, en Australie et au Japon. De nos jours, plus de 70 % des cas de cancer d’enfants dans les pays développés sont guéris.
L’industrie pharmaceutique est souvent la cible de multiples attaques, mais il demeure qu’elle est en bonne partie responsable du nombre croissant de personnes qui ont la chance de vivre à la fois plus longtemps et en meilleure santé qu’autrefois.
Sans prétendre qu’il est possible de tout soigner à l’aide de médicaments ou que la prévention ou d’autres facteurs importent peu, on doit reconnaître que la recherche pharmaceutique et les progrès thérapeutiques qui en ont résulté continuent de rendre d’énormes services aux patients.
Yanick Labrie est économiste à l'Institut économique de Montréal. Il signe ce texte à titre personnel.