La décision de lancer l’exploration pétrolière sur l’Île d’Anticosti est une chose positive pour le Québec
La décision du gouvernement Marois d’aller de l’avant dans l’exploration du pétrole sur l’île d’Anticosti est une très bonne nouvelle car il est grand temps que les Québécois aient l’heure juste sur les richesses pétrolières potentielles qui pourraient y être enfouies.
Alors qu’aucun pétrole n’est actuellement extrait du sol québécois, cette ressource est la seconde forme d’énergie la plus consommée au Québec après l’électricité. C’est aussi le premier produit d’importation des Québécois, avec des achats totalisants 13,7 milliards $ en 2012.
Si le potentiel pétrolier de l’Île d’Anticosti, actuellement estimé à 46 milliards de barils selon des évaluations sommaires, est confirmé suite à l’exploration, les retombées économiques pourraient être très importantes pour le Québec.
Les Québécois ont besoin de pétrole dans la mesure où c’est la seconde forme d’énergie la plus consommée dans la province après l’électricité et que ce n’est pas demain que les énergies renouvelables remplaceront l’ensemble de notre consommation.
Il faut néanmoins prendre conscience du fait que les investissements pétroliers, notamment dans le domaine de l’exploration, sont risqués car il n’y a aucune garantie que les ressources puissent être exploitées de manière rentable ou que le prix du pétrole demeure élevé. Dans ces conditions, il serait plus sage de s’en remettre au secteur privé pour mener à bien cette exploration, au lieu d’y investir 115 millions de dollars d’argent des contribuables. Il aurait été préférable de laisser ces investissements au secteur privé, qui en aurait assumé seul les risques. En Alberta par exemple, le gouvernement provincial ne joue aucun rôle dans l’exploration ou la production, mais reçoit tout autant de redevances.
L’exemple de Terre-Neuve, une ancienne province pauvre dont la situation s’est grandement améliorée depuis le développement du projet Hibernia, est une preuve que les Québécois pourraient s’enrichir grâce aux rentes payées par les entreprises pétrolières, ce qui permettra également une amélioration de l’état des finances publiques. À ceci s’ajoutera la création de nombreux emplois qui permettront de renverser le flot migratoire actuel de Québécois vers l’Alberta.
Dans ces conditions, l’annonce du gouvernement est dans l’ensemble une chose tout de même largement positive pour l’économie du Québec.
Jean-François Minardi est analyste en politiques publiques à l'Institut économique de Montréal. Il signe ce texte à titre personnel.