Le FMI suggère la danse de la pluie
Le Fonds monétaire international (FMI) demande au Canada de poursuivre les mesures pour « stimuler l'économie », comme si, par magie, quand le gouvernement dépense l'argent des contribuables dans des projets mal ficelés et endette massivement les générations futures canadiennes, cela allait ramener la prospérité. On pourrait tout aussi bien essayer la danse de la pluie avec les mêmes chances de succès.
Les milliards de dollars engloutis dans les plans de relance proviennent bien de quelqu'un, quelque part? Ils proviennent malheureusement de vous et moi qui allons travailler tous les matins et payons beaucoup de taxes. Ce que l'État fait en définitive en voulant « stimuler l'économie », c'est simplement déplacer des ressources de nos poches vers celles du gouvernement.
L'argent gagné par les citoyens, pourtant tout aussi aptes à « stimuler l'économie » par leurs dépenses et investissements personnels, se retrouve maintenant entre les mains de nos élus, avec les risques politiques sous-jacents. Les risques sont très grands puisqu'un bon plan de relance repose sur le principe keynésien qu'il faut dépenser beaucoup d'argent et rapidement en réponse à une crise économique.
En fait, le seul aspect efficace de ce déplacement de richesses proposé par le FMI, c'est qu'il donne l'illusion que le gouvernement fait quelque chose. Au final, c'est une très lourde hypothèque sur l'avenir pour avoir l'air de s'activer.
Il a toujours été de bon ton pour certains ténors de la gauche française et québécoise de critiquer les analyses et suggestions mises de l'avant par le FMI. Lorsque je constate que cet organisme international invite le Canada à « épauler la croissance », je dois me ranger cette fois-ci aux côtés de mes amis socialistes et avouer que certaines des recommandations du FMI ne tiennent pas la route.
Camarades, en lutte contre le FMI!
Michel Kelly-Gagnon est président et directeur général de l'Institut économique de Montréal. Il signe ce texte à titre personnel.