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Communiqués de presse

Privatisation de la Société des alcools du Québec: les consommateurs seraient gagnants, selon l’Institut économique de Montréal

Montréal, 5 octobre 2005 – Une nouvelle étude de l’Institut économique de Montréal conclut, chiffres à l’appui, que la privatisation de la Société des alcools du Québec (SAQ) avantagerait non seulement les consommateurs mais pourrait également permettre au gouvernement du Québec d’augmenter les recettes qu’il tire de ce secteur.

Le Cahier de recherche publié aujourd’hui compare les performances du Québec et de l’Ontario – qui avec son Liquor Control Board (LCBO) jouit d’un monopole semblable à celui de la SAQ – avec celles de l’Alberta, qui a en grande partie libéralisé le commerce des boissons alcooliques au début des années 1990. Les données montrent qu’un marché libéralisé présente plusieurs avantages pour les consommateurs:

Nombre de magasins: Le nombre de magasins par 100 000 habitants est trois fois plus grand en Alberta (42,1) qu’au Québec (12,8) et cinq fois plus qu’en Ontario (7,7). Même en nombre absolu l’Alberta (1087 magasins) devance nettement le Québec (801) et l’Ontario (779).

Disponibilité des produits: Au chapitre du nombre de produits disponibles sur le marché provincial, le Québec (7148 produits) se compare favorablement à l’Ontario (3449). Mais l’Alberta (11575), avec son marché libéralisé, offre beaucoup plus de produits aux consommateurs que la SAQ et le LCBO.

Prix des produits: Diverses enquêtes permettent de conclure que les consommateurs albertains paient des prix généralement semblables aux prix dans les autres provinces même si les prix peuvent varier suivant le produit ou le panier de produits.

Recette des gouvernements: La crainte qu’une éventuelle privatisation de la SAQ prive l’État québécois d’une source assurée de revenus n’est pas justifiée. En 2002-2003, la taxe provinciale unique albertaine (appelée flat markup) rapportait plus au gouvernement de l’Alberta (24,27 $ / litre d’alcool absolu vendu) que ce que les gouvernements du Québec (23,43$ / litre) et de l’Ontario (23,42$ / litre) ont récolté en dividendes de leur monopole public respectif.

Évolution des ventes: On pourrait craindre qu’un système privé stimule les ventes et une consommation débridée d’alcool. Or, de 1993 à 2003, les ventes d’alcool dans le système privé albertain n’ont augmenté que de 1,2% contre 13% au Québec et 4% en Ontario.

«Ni les arguments théoriques, ni les performances économiques ne justifient le maintien du monopole de la SAQ. Le système actuel non seulement pénalise les consommateurs québécois, mais ne présente finalement aucun avantage pour le gouvernement qui pourrait obtenir les mêmes dividendes en libéralisant le commerce d’alcool», affirme le directeur de la recherche de l’IEDM et auteur de l’étude, Valentin Petkantchin.

Les Québécois ont des craintes

Selon un sondage mené pour l’IEDM par Léger Marketing du 14 au 18 septembre 2005, le tiers des Québécois (30%) verrait d’un bon oeil que le commerce d’alcool soit confié à des entreprises privées. C’est l’effet d’une éventuelle privatisation sur les revenus du gouvernement qui préoccupe le plus les Québécois (44% estiment que les recettes de l’État diminueraient). On peut donc penser que les données contenues dans l’étude de l’IEDM pourraient contribuer à rassurer les contribuables et à augmenter l’appui à la privatisation.

Une majorité de Québécois (60%) croient par ailleurs qu’advenant une privatisation de la SAQ le nombre de détaillants de boissons alcooliques augmenterait, une perception confirmée par l’expérience albertaine. En ce qui a trait aux impacts perçus de la privatisation sur la sélection des produits, leurs prix, la qualité du service, ainsi que l’évolution des ventes, les avis des Québécois sont partagés. Une majorité (52%) croit enfin que les ventes d’alcool demeureraient inchangées.

«Il est temps de lancer un débat sérieux au Québec sur cette question. Notre étude est l’une des rares, si ce n’est la seule, qui permette d’avoir une idée des performances de la SAQ face à la LCBO en Ontario et au système privatisé en Alberta», conclut le président de l’IEDM, Michel Kelly-Gagnon, qui espère que l’intervention de l’IEDM contribuera à désamorcer les craintes que les Québécois peuvent avoir quant au rôle des entreprises privées dans ce secteur d’activité.

Intitulée Le monopole de la Société des alcools du Québec est-il toujours justifié?, l’étude de l’IEDM ainsi que le rapport du sondage Léger Marketing sont disponibles sur le site Web de l’Institut.

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Renseignements et demandes d’entrevues: Patrick Leblanc, Directeur des communications, Institut économique de Montréal, Téléphone: (514) 273-0969 / Courriel: pleblanc@iedm.org

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