Lettre aux indignés
Chaque jour, nous en apprenons davantage sur le mouvement « Occupons Wall Street » auquel vous participez. Nous savons qu’il s’agit d’un mouvement bien organisé et généreusement financé par divers groupes à vocation « sociale ». Nous voyons également que parmi votre groupe, plusieurs organisateurs tiennent un discours d’inspiration socialiste ou communiste.
En revanche, il est clair qu’une bonne partie d’entre vous sont simplement, et à juste titre, des citoyens excédés par le népotisme, le clientélisme et le copinage éhonté entre le pouvoir et le monde des affaires. Vous êtes jeunes et inquiets pour votre avenir. Vous voulez une vie meilleure. On vous dit que le capitalisme est la cause de vos problèmes et que seule une révolution à saveur collectiviste améliorera votre sort.
Comme le système d’éducation contemporain ne vous a enseigné ni l’histoire ni les fondements du communisme, vous devenez la cible des vendeurs de rêves qui vous présentent une vision romantique et idéalisée, mais carrément mensongère de cette philosophie. Toutefois, quand on aspire à changer le monde, l’ignorance est inacceptable! Voici donc quelques vérités que les apôtres du communisme ne vous révéleront jamais.
Le communisme repose sur la négation de la propriété privée et sur la centralisation aux mains de l’État des moyens de production, du crédit, des moyens de transport, des infrastructures, des logements, etc. Cette formule peut sembler séduisante. Mais le rêve a toujours rapidement tourné au cauchemar, car un tel système n’a jamais pu exister sans coercition et violence souvent extrême.
À cet égard, l’aventure communiste correspond à l’une des périodes les plus sanglantes et les plus meurtrières de l’histoire. Pour asseoir leur pouvoir, tous les régimes communistes ont eu recours à la terreur et au totalitarisme, à l’omniprésence d’une police politique, à l’espionnage des citoyens, à la répression, à la torture, à la déportation systématique des récalcitrants et à l’extermination de masse au non de l’idéologie.
L’ex-URSS a inventé les camps du Goulag, des camps de travaux forcés où ont été envoyés de 10 à 18 millions de dissidents réels ou présumés. En Chine, le régime maoïste, qui voulait rééduquer l’ensemble de la population, a tué entre 45 et 72 millions de personnes. Au Cambodge, de 17 à 30 % de la population sont morts dans les camps de rééducation des Khmers rouges. Au total, le communisme a tué 100 millions de personnes, essentiellement des innocents dont le seul crime était de désapprouver le régime. À ce sombre bilan, il faut ajouter les famines causées par l’agriculture planifiée et les pénuries permanentes de denrées essentielles.
Indignés de Wall Street, vous êtes en droit de protester et de réclamer des changements. Mais de grâce, renseignez-vous sur la folie meurtrière et les ravages du communisme. Les ouvrages sur le sujet sont abondants et constituent votre meilleure protection contre le charlatanisme idéologique. Autrement, vous risquez d’être entraînés malgré vous sur la pente glissante du totalitarisme, et un jour il sera trop tard pour reculer.
Nathalie Elgrably-Lévy is Senior Economist at the Monreal Economic Institute.
* This column was also published in Le Journal de Québec.