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Joyeux Noël

Le moment tant attendu est enfin arrivé. Dans quelques heures, familles et amis vont se retrouver pour célébrer Noël et partager de bons moments.

Et même si la majorité des gens ont l’esprit à la fête, dans chaque maison, dans chaque réveillon, on trouve immanquablement le pessimiste qui compare le «bon vieux temps» à l’époque actuelle en recensant tous les problèmes qui font les manchettes des journaux: crise économique, grippe, dette publique, corruption, pauvreté, insécurité alimentaire, guerres, maladies, décrochage scolaire, «climategate», nucléaire iranien, pollution, etc.

Certes, ces problèmes sont bien réels et méritent que l’on déploie tous les efforts nécessaires pour les résoudre. Mais il suffit d’un peu de recul pour apprécier les progrès spectaculaires réalisés par l’être humain au fil des siècles, et pour voir que nous avons toutes les raisons de nous réjouir. Sur une base relative, nous vivons aujourd’hui à la meilleure époque de l’histoire de l’humanité, et ce, en dépit des maux qui nous affligent et des défis qu’il nous reste à relever. Voici pourquoi.

1) Au Moyen Âge, l’espérance de vie moyenne à l’échelle mondiale était de 27 ans. Aujourd’hui, elle atteint 70,5 ans. Au Québec, elle dépasse 81 ans!

2) Au XVIIe siècle, au Canada, la mortalité infantile s’élevait à 29%. En 2009, elle a diminué à 0,4%.

3) Selon l’Unicef, à l’échelle mondiale, le nombre d’enfants morts avant leur 5e anniversaire est passé de 12,5 millions en 1990 à 8,8 millions en 2008.

4) En 1870, en moyenne, les jeunes intégraient le marché du travail vers l’âge de 13 ans, et trimaient 60 heures par semaine jusqu’à leur mort. Aujourd’hui, ils y entrent vers 20 ans, travaillent en moyenne 30 heures par semaine, et prennent leur retraite à 62,5 ans.

5) Au XIXe siècle, une femme sur 100 mourait pendant l’accouchement. Aujourd’hui, c’est une sur 1000.

6) Autrefois, des maladies comme le typhus, le choléra, la peste, la diphtérie, la polio, la tuberculose et la variole décimaient des populations. Aujourd’hui, grâce aux vaccins, aux antibiotiques et à une meilleure hygiène, certaines sont en forte régression alors que d’autres ont pratiquement disparu.

7) Jusqu’en 1846, l’anesthésie n’existait pas, et on pouvait aisément confondre les instruments chirurgicaux avec les outils du charpentier. Non seulement le patient était-il éveillé lorsque le médecin pratiquait une incision ou une amputation, mais l’absence d’antibiotiques rendait souvent fatales les infections, aussi mineures fussent-elles.

8) En 1800, l’agriculture occupait près de 75% de la main-d’oeuvre, contre 2,5% aujourd’hui. La croissance de la productivité dans le secteur agricole a permis de libérer les travailleurs, et d’offrir davantage de denrées à moindre coût.

Et puis, on ne peut passer sous silence toutes les améliorations qui nous facilitent la vie et qui rendent banale toute chose autrefois extrêmement difficile, voire pratiquement impossible. Par exemple:

9) Un voyage qui dure aujourd’hui cinq heures en avion exigeait 150 à 200 jours de bateau il y a 150 ans.

10) En 1890, l’eau courante n’existait pas. Les femmes devaient transporter 10 000 gallons d’eau par an, passer plusieurs heures à laver le linge à la main et vider les pots de chambre!

11) Au taux horaire de 1949, il fallait travailler 184 heures pour pouvoir acheter une laveuse. Aujourd’hui, on peut se procurer un modèle infiniment plus sophistiqué en travaillant une vingtaine d’heures.

On peut se lamenter sur la situation actuelle et sur le chemin qu’il reste à parcourir. Ou on peut se réjouir des progrès réalisés et y trouver l’inspiration pour l’avenir. Le choix nous appartient. Joyeux Noël et bonne année!

Nathalie Elgrably-Lévy is Senior Economist at the Monreal Economic Institute.

* This column was also published in Le Journal de Québec.

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