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Appui de taille pour le bois canadien

L’appui des consommateurs américains pourrait faire pencher la balance en faveur de la position canadienne dans le dossier des importations de bois d’oeuvre.

Les producteurs américains de bois ont en effet repris la croix et la bannière depuis l’expiration en mars dernier de l’entente qui imposait des quotas sur les produits canadiens. Selon eux, les gouvernements canadiens subventionnent l’industrie forestière depuis 20 ans.

Cette accusation, qui n’a jamais tenu devant un tribunal, cache des velléités protectionnistes et vise à forcer les Canadiens à négocier des tarifs ou des quotas. Les producteurs multiplient les revendications de tarifs compensateurs et de droits antidumping à des taux faramineux. Ils exigent des tarifs de 78 % sur les exportations canadiennes, qui s’élèvent à environ 10 milliards de dollars par année et qui comptent pour un tiers du marché américain.

Une première décision du ministère américain du Commerce sur les tarifs compensateurs est attendue le 9 août prochain.

Des producteurs canadiens, surtout ceux de la Colombie-Britannique, seraient prêts à ouvrir les négociations de façon à parer au pire, mais le ministre canadien du Commerce extérieur, Pierre Pettigrew, s’y refuse et affirme vouloir défendre la position canadienne jusqu’au bout.

Souhaitons qu’il tienne bon car les Canadiens ne sont plus isolés dans cette cause. Ils ont maintenant des alliés puissants aux États-Unis mêmes.

En effet, l’American Consumers for Affordable Homes (ACAH), qui représente d’importants groupes de consommateurs, détaillants et constructeurs des États-Unis comptant pour 95 % des utilisateurs de bois d’oeuvre, a pris parti pour le libre-échange dans ce domaine.

L’ACAH a obtenu l’appui de quelque 110 parlementaires américains représentant les deux grands partis. La conversion de certains d’entre eux s’explique par le tort que causeraient les restrictions aux consommateurs américains et aux 6 M d’ouvriers qui utilisent le bois d’oeuvre dans leur travail. L’ACAH fait valoir que les tarifs proposés augmenteraient le coût d’une maison de 4 000 $ US et feraient en sorte que 1,2 M de familles seraient disqualifiées pour obtenir une hypothèque.

L’ACAH a formé dans chaque État des délégations pour témoigner aux audiences de la US International Trade Commission (USITC) visant à déterminer si le bois canadien représente vraiment une menace. Ces délégations font valoir notamment que le bois canadien ne menace pas le pin jaune du sud des États-Unis. Selon l’ACAH, les restrictions sur le bois canadien favoriseraient l’importation de bois européen. Si l’USITC a déterminé provisoirement que le bois canadien pouvait représenter une menace, elle n’en a pas moins balayé les allégations voulant que les producteurs américains aient été lésés.

Il est étrange que des producteurs américains veuillent limiter les importations de bois d’oeuvre, alors que les constructeurs se tournent de plus en plus vers des matériaux de remplacement comme les poutrelles d’acier. Les producteurs devraient développer le marché ensemble au lieu de se ruiner dans des poursuites infructueuses. Si le litige perdure, les Canadiens pourraient gagner leur cause. Le ministre Pettigrew peut garder la tête haute, car la position canadienne va dans l’intérêt général des consommateurs et des travailleurs des deux pays.

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