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Écoles: c’est le temps de juger

L’Institut économique de Montréal, en collaboration avec l’Institut Fraser, dévoilera sous peu les résultats de la deuxième édition de son Bulletin des écoles secondaires du Québec.

L’année dernière, cette étude a généré beaucoup d’attention médiatique et suscité de nombreux débats. De façon générale, les parents apprécient et les syndicats d’enseignants et l’establishment scolaire fulminent.

Ce bulletin offre toutefois un portrait riche et nuancé de la performance des écoles. Ceux qui s’intéressent à la question, qu’ils soient pour ou contre cette initiative, pourront consulter l’étude intégrale sur le site de l’Institut. Cette seconde édition comporte quelques ajouts fort intéressants.

Richard Marceau, un des coauteurs de l’étude, a bien résumé l’objectif du Bulletin qui est de «fournir une information de qualité à tous ceux qui ont à prendre des décisions à l’école secondaire. La réforme de l’éducation a, en principe, accru les pouvoirs au niveau de l’école; mais ces pouvoirs ne se concrétiseront réellement qu’avec la diffusion d’une information de qualité sur l’école.»

L’année dernière, plusieurs nous ont accusé de comparer des pommes avec des oranges. On réfère ici au fait que nous avons créé un classement qui regroupe la plupart des écoles secondaires du Québec, autant les écoles publiques que les écoles privées. En d’autres termes, on reproche au Bulletin de ne pas tenir compte du fait que certaines écoles sélectionnent leurs clientèles, en particulier les écoles privées. Or, les critiques oublient que certaines écoles publiques sélectionnent elles aussi leur clientèle (ex.: les écoles internationales). Deuxièmement, il existe un important facteur de sélection implicite dans le secteur public par le biais de la localisation géographique. À l’inverse, plusieurs écoles privées, en raison notamment d’un manque de clientèle, appliquent des critères d’admission que l’on peut qualifier de «plus que souples».

Mais, sur le fond, il est encore plus important de souligner que tous les élèves, qu’ils soient issus du privé ou du public, sont et seront en compétition les uns avec les autres, et ce leur vie durant, tant dans les programmes collégiaux contingentés que sur le marché de l’emploi.

Pour un parent, les écoles privées et les écoles publiques sont toutes deux des pommes dont le prix seulement diffère. Elles offrent toutes deux des services éducatifs de niveau secondaire. Elles dépensent la même somme d’argent par élève. Elles sont donc comparables.

Ce sont des choix réels pour les parents. Or, pour choisir efficacement, il faut de l’information. Nous parions sur l’intelligence des parents pour relativiser tout en leur donnant l’information sur les résultats et le contexte de l’école. Cette année, à l’instar de l’année dernière, le Bulletin des écoles fournit plusieurs données socioéconomiques concernant chacune des écoles, dont le revenu des parents.

Évidemment, en sciences sociales, toute tentative visant à mesurer l’effet d’une variable sur une autre constitue un exercice délicat.

Néanmoins, le Bulletin de l’Institut économique de Montréal est sans contredit une des études les plus rigoureuses jamais réalisées à ce jour au Québec pour mesurer la performance des écoles secondaires.

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